Confrontation l’émission débat présentée par Patrick Salt Other

- Bonsoir. La conférence bioéthique qui s’est ouverte ce matin au Centre International des Congrès de Ouang Schock nous amène à nous interroger sur l’avenir de la médecine moderne. Nous voyons aujourd’hui deux écoles s’affronter : l’une met en avant les nano technologies comme solution d’avenir, tandis que l’autre prêche pour le clonage thérapeutique. Avec moi ce soir sur le plateau pour tenter de se faire une idée et de comprendre les enjeux de cette conférence, Ethan Hawk, professeur de nanotechnologie cardiaque à l’université Barnard et Melinda Cheu directrice de la Recherche et Développement de Gen Technologies.
- Bonsoir Ethan.

- Bonsoir Patrick.

- Alors Ethan votre avis sur cette conférence ?

- Je crois qu’il est très important de rappeler aux téléspectateurs ce qui se joue exactement dans cette conférence. Il ne s’agit pas d’une énième rencontre opposant chercheurs et philosophes sur des questions purement intellectuelles. Non, aujourd’hui a débuté une rencontre internationale sur l’avenir de l’espèce humaine.

- L’avenir de l’espèce humaine !? N’est ce pas un bien grand mot ?

- Pas du tout, au contraire même. Les récents progrès de la médecine sur les immunosuppresseurs, les molécules qui empêchent le système immunitaire de rejeter le greffon, ont considérablement facilité la chirurgie de greffe. Car si la technique de la greffe est maîtrisée depuis près de cinquante ans, les phénomènes de rejet du greffon rendaient la chose délicate et peu fiable. Aujourd’hui ce n’est plus le cas, et se faire greffer un rein, un foie, une cornée, un larynx n’est plus une prouesse chirurgicale mais une opération banale.

- C’est plutôt une bonne chose non ?

- Oui et non Patrick. Si la greffe d’organes est un incontestable progrès sa « démocratisation » pose de manière aigue le problème de la disponibilité d’organes.

- La disponibilité ? Vous voulez dire que nous manquons d’organes ?

- Cruellement. Le système aujourd’hui ne peut répondre qu’à moins de dix pour cent de la demande.

- Cela veut il dire que, alors que la médecine à la capacité de soigner, des malades meurent par manque d’organes ?

- C’est exact.

- Vous voulez dire quelque chose Melinda ?

- Oui Patrick. Je suis tout à fait d’accord avec Ethan sur l’importance de la conférence même si je n’irai pas jusqu’à dire qu’elle traite de l’avenir de l’espèce humaine.

- Il s’agit pourtant de cela Melinda mais je comprends bien pourquoi vous ne voulez pas l’entendre…

- Je ne vous ai pas interrompu Ethan et j’attends que vous respectiez mon temps de parole…

- Allons, allons calmez vous Melinda, Ethan ne voulez pas vous manquer de respect.

- Bien, alors je continue. La pénurie d’organes est un fait et si la société ne s’organise pas pour répondre à ce douloureux problème nous risquons de voir apparaître une médecine à deux vitesse : celle pour les riches capables de payer le prix et celle des pauvres qui n’auront d’autre choix que de mourir.

- Je vous entends bien Melinda mais que faire ? On ne peut pas obliger les gens à donner leurs organes ! Ce serait épouvantable.

- Nous sommes bien conscient de cela Patrick et c’est pourquoi nous militons pour le développement du clonage thérapeutique. Et c’est dès aujourd’hui qu’il faut mettre en place l’infrastructure médicale et industrielle pour répondre à ce défi.

- Vous ne semblez pas d’accord Ethan.

- Je suis rigoureusement opposé au développement des fermes de clones. Je refuse l’idée de créer une sous race humaine qui serait destinée à fournir à ses maîtres les organes dont ils auront besoin…

- Je ne peux pas vous laisser dire ça Ethan. C’est un mensonge…

- C’est vous qui mentez Melinda et vous le savez…

- Allons du calme, je vous en prie. Nous sommes à l’antenne. Mais avant de poursuivre, et pour calmer les esprits, une page de publicité.

La pitié est l’espoir des faibles !

Samedi 15 à 20h sur Tele7 il n’y aura pas de pitié. Il n’y aura aucun pardon.

La Street Fight League débute sa nouvelle saison en direct de l’Arena III et en exclusivité sur Tele7. Ne ratez pas l’événement.

- De retour sur le plateau de Confrontation, avec Ethan Hawk, professeur de nanotechnologie cardiaque à l’université Barnard et Melinda Cheu directrice de la Recherche et Développement de Gen Technologies.

- Melinda vous n’êtes visiblement pas d’accord avec la vision pour le moins apocalyptique d’Ethan sur le clonage thérapeutique.

- Absolument pas. Ethan tente, malhabilement je dois dire, de donner une vision terrible de la culture de cellule souche. C’est sans doute son coté homme de spectacle qui ressort…

- Je ne vous permets pas de m’insulter.

- Je ne vous insulte pas.

- Je connais vos méthodes, vous niez l’évidence en moquant vos adversaires. Ce sont des méthodes dignes des nazis.

- Hola attention Ethan !

- Désolé Patrick mais le sujet est trop grave. On ne peut pas laisser le public dans l’ignorance de ce qui se prépare. Si la conférence accouche d’une proposition visant à faire du clonage thérapeutique la voie d’avenir, nous allons tout droit vers une marchandisation du vivant.

- Oh je vous en prie Ethan. Arrêtez avec vos grands mots. Nous savons tous pourquoi vous vous opposez au clonage, c’est uniquement pour mettre en avant les nano technologie dont vous êtes le pape.

- Avant de répondre Ethan, j’aimerai que l’on précise pour les téléspectateurs ce que sont les nanotechnologies.

- Les nanosciences et nanotechnologies peuvent être définies à minima comme l'ensemble des études et des procédés de fabrication et de manipulation de structures, de dispositifs et de systèmes matériels à l'échelle du nanomètre, c'est-à-dire le milliardième de mètre. Rapportés à la médecine les nanotechnologies sont des nano robots injectés dans le corps humain avec mission de détruire de l’intérieur tous les dysfonctionnements physiques. En clair les nanotechnologies sont l’avenir d’une médecine préventive, économe et humaine tandis que le clonage thérapeutique n’est que le prolongement, en plus cher, de la médecine traditionnelle : peu importe la santé des individus du moment qu’ils aient les moyens de se soigner.

- Arrêtez mais arrêtez avec votre discours Ethan. Comment osez-vous dire que vos robots ne coûtent rien. Ils sont chers à produire et encore plus chers à maintenir. Lorsque vous aurez une de ces machines dans le corps vous serez entièrement entre les mains des industriels qui les fabriquent. De plus il est encore trop tôt pour affirmer que les nano technologies sont sans danger sur la santé humaine.

- Vous pensez Melinda qu’il faut utiliser le principe de précaution ?

- Tout à fait Patrick…

- C’est l’hôpital qui se moque de la charité. Si l’on avait tenu compte de ce principe jamais les théories géniques n’auraient put être mise en application et le clonage thérapeutique n’existerait pas.

- C’est faux Ethan…

- Je suis désolé Melinda mais le temps qui nous est imparti est arrivé à son terme. Confrontation reviendra la semaine prochaine sur le thème OGM et nourriture Allal en présence de Ali Boubaker, recteur de la grande mosquée et Anton Dvorjak directeur du développement d‘Anima Funds Foods. »

Vers une diversification de la Silicium Street dans l'énergie ?

La consommation d'énergie de notre ville enregistre une croissance exponentielle depuis ces vingt dernières années. Ouang Schock connait un développement économique exceptionnel qui s'accompagne d'une augmentation de sa consommation d'énergie de plus de 30% par an et devrait dépasser celle de l'Europe dans les 2 ans. C'est dans ce contexte que le Dr Zhen Hawking a annoncé hier au soir le dépôt d'un brevet relatif à un procédé permettant la substitution des atomes de carbone au profit d'atomes de silicium dans n'importe quel combustible fossile, ce qui a pour effet d'en multiplier le rendement par un facteur 1000. Le Dr Zhen Hawking est bien connu pour la fourniture de tous les composants électroniques solid-state à base de silicium (processeurs, mémoire, chipset …) équipant chaque appareil électronique de la ville : ordinateur, bien sûr, mais également téléviseur 3D, vidéo-senseur, assistant personnel électronique, électrocuisineur, e-superviseurs de l'information etc. Rappelons que la Hawking.Corp est également concepteur, propriétaire et exploitant des millions de kilomètres de fibres quantiques qphs (quantic-peta-high-speed) qui innervent toute la ville et véhiculent au quotidien des milliards de peta-bytes de données 24h sur 24, 7j sur 7. Nul doute qu'après cette annonce, les actions de la Hawking.Corp vont encore monter en flèche pour le plus grand bonheur des actionnaires, au premier rang desquels on compte bien sûr le Dr Hawking lui-même.   De notre correspondant Bilbo Moria Lien photo : Silicium Street, au coeur de l'empire de Zhen Hawking

23 janvier 2010 08:24

Premiers tests concluant pour FlyngWay 001

À trois ans de la mise en service de Flyng Way 001, la première autoroute volante qui surplombera Ouang Schock à 1300 mètres d’altitude, les tests de vols par sustentation magnétique ce sont avérés un franc succès. La question des conditions d’accès reste toujours un enjeu technique et financier majeur. De notre envoyé spécial, Tep Wangcar.

« La mise en chantier de Flyng Way 001 est une avancée technologique majeure qui va changer la face du monde. C’est non seulement la solution à la mobilité propre de demain, mais c’est aussi une main tendue à toutes les nations. Il s’agit d’une fierté immense pour tous les habitants de Ouang Schock et un grand bond pour l’Humanité. Je vous invite maintenant à monter à bord du futur ». C’est par ces mots  que le haut responsable des transports Malaki Wangba a coupé le ruban magnétique des 4 premiers kilomètres de la future autoroute volante, qui ceinturera la ville sur 48 km à 1300 mètres d’altitude. Réunis sur la passerelle d’embarquement  « Freedom One », 1700 journalistes invités du monde entier ont pu emprunter les premières navettes de services surplombant le quartier de l’Opéra et reliant la Basilique St Julien. Une fois à bord, ils ont été accueillis en musique par la très délicate suite Bergamasque N°3 (Clair de Lune d’Alexis Weissenberg), censé relaxer les personnalités émotives, mais également couvrir les sifflets d’airs provoqués par la sustentation magnétique. En effet, si le procédé est maintenant opérationnel, il provoque encore des remous et des sifflets d’airs qui devraient être résolu en 2043 à l’ouverture au grand public. Quoi qu’il en soit, la sensation de flotter dans les airs est bien réelle et les 4 minutes de liaison ont été une simple formalité. Sur les 7 500 prévus, 750 bornes-relais ont déjà été installés dans les airs pour assurer la flottaison des véhicules aériens. Fonctionnant à l’hydrogène gazeux, pressurisés à moins 350°C, ces bornes provoquent un courant électrique qui forme un champs magnétique aérien, capable de transporter des véhicules individuels ou collectifs. À noter, lors de l’inauguration, la présence très remarqués de plusieurs membres du Haut Conseil de la Mobilité dont son président le Dr Jurgenns. Longtemps fermement opposé au projet FlyngWay, le H.C.M a fait volte face en se ralliant l’année dernière à la cause des autoroutes volantes après avoir reçu la garantie du Haut Conseil des Annonceurs d’un accès libre à tous véhicules privés, si toutefois la technologie le permettait. Or, c’est là que le bas blesse. À ce jour, la sustentation magnétique ne permet de relier qu’un point A à un point B, ce qui implique plusieurs tours de liaison géante, appelé les ombilicales, pour acheminer les véhicules en hauteur. L’entrée libre sur n’importe quels tronçons de la future autoroute des airs, nécessite des Airs Cars à la puissance et l’autonomie renforcée pour rejoindre le ciel à 1300 mètres de hauteurs. On a tous en mémoire les 452 morts du 6 juin 2039 du à l’explosion au-dessus du district 6, d’un prototype d’Air Cars alimenté par une  pile à fusion d’hydrogène développé par le conglomérat Hyrdro.Corps-United. Si le procès en cours n’a toujours pas établi les responsabilités des partis, les  dirigeant d’Hydro.Corps-United assurent désormais maîtriser cette technologie qui devrait faire l’objet d’un nouvel essai d’ici l’été. Malgré ces déclarations optimistes et la démission de Dimitri Milos Langman, président du conseil d’administration, le cours de bourse d’Hyrdo.Corps-United n’a jamais retrouvé ces valeurs antérieures au drame. Le marché des futures Air Car est estimé à  1500 milliards de Dollars et la course contre la montre avec Algo Power est engagée. Algo Power devrait dès la semaine prochaine, lors d’une conférence de presse, dévoiler un prototype d’Air Cars beaucoup plus sur et écologiques, fonctionnant à l’aide d’un procédé révolutionnaire à base d’algues et d’excrément animal. L’enjeu est d’autant plus important, que le groupe Algo Power est fragilisé depuis la tentative de suicide de sa présidente, Daisy Belleville, qui se trouve toujours dans le coma.

Scandale au Haut Conseil de la Mobilité

En plein débat sur la loi autorisant la vitesse libre 24 heures sur 24 dans les rues de Ouang Schock, le président du Haut Conseil de la Mobilité, le Dr Werber Jurgenns, a été violemment pris à partis par Helena Troyes, responsable des droits civiques des piétons. La sécurité a dû séparer les deux intervenants en pleine altercation physique. Les débats ont été ajournées. De notre envoyé spécial, Tep Wangcar.

Il était un peu plus de 16 heures hier après midi, lors d’une réunion plénière du Haut Conseil de la Mobilité, lorsque les premiers incidents ont éclaté. Le Dr Werber Jurgenns, président du Haut Conseil de la Mobilité et également représentant officiel de la Ligue Internationale des constructeurs automobiles, était en train de défendre à la tribune son projet de loi visant à autoriser la vitesse libre à toute heure du jour et de la nuit dans les rues de Ouang Schock. Pour mémoire, la vitesse libre est aujourd’hui autorisée « seulement » de 20 heures du soir à 6 heures du matin, pour tous conducteurs de véhicules motorisés. Arguant du fait que ce serait un grand progrès pour les libertés individuelles et également un facteur favorable à la fluidification du trafic aux heures de pointes, le Dr Jurgenns a été interrompu par les vociférations d’Helena Troyes, la jeune responsable des droits civiques des piétons. Cette dernière, qui n’était pas invitée au débat, est arrivée à s’introduire dans l’hémicycle accompagné de quelques militants chevelus et, debout, munie d’un porte-voix, elle a dénoncé je cite : « le caractère barbare et sanglant de cette immonde loi qui serait déjà responsable (selon elle) de plus de 8 700 morts par an et de 73 000 blessés graves, spécialement chez les vieillards et les enfants ». Digne et calme, le Dr Jurgenns lui a rappelé que la vitesse libre de nuit était inscrite dans la constitution et, qu’en l’absence de statistique officielle du gouvernement, il se permettait de douter de ses chiffres fantaisistes, tout en regrettant le sort malheureux de quelques imprudents et que l’automobile pour tous serait la meilleure des sécurités.

Il a également rappelé que les courses improvisées dans les rues de Ouang Schock étaient célèbres dans le monde entier et un facteur très positif pour le tourisme. S’il arrivait que ces courses soient, hélas, parfois meurtrière, ce n’en était pas moins la dure loi du sport et de la vie. Hystérique, Helena Troyes l’a traité de fasciste et s’est jetée à la tribune pour s’emparer de ses notes et les déchirer. Dans la confusion, le Dr Jurgenns a été projeté à terre, entraînant dans sa chute la jeune militante. La jeune femme aurait griffé au visage le président. Heureusement, la sécurité est intervenue pour protéger le Dr Jurgenns et s’opposer de façon musclée aux compagnons d’armes de la jeune militante. La séance a été ajournée et les militants déférés au parquet. C’est finalement le Haut Conseil des annonceurs qui devrait trancher sur la question de la vitesse libre 24/24. Au-delà des faits, cet incident met en lumière la tension qui oppose les partisans d’une liberté totale de la mobilité et les réfractaires aux bien fait du progrès technologique de l’automobile. À noter que le mois prochain, un projet de loi visant à interdire la marche à pied le long des rues de Ouang Schock sera présenté, comme la loi l’autorise, par un collectif d’amis de la voiture.